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Passoire thermique : règles et conseils pour les logements classés F ou G

Les logements énergivores représentent un défi majeur pour la France, avec 7,2 millions de biens immobiliers classés F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique. Ces habitations, surnommées passoires thermiques, consomment plus de 330 kWh/m² par an et génèrent des émissions de gaz à effet de serre supérieures à 80 kg équivalent CO2/m²/an. Cette problématique touche 17% du parc immobilier français et concerne principalement les bâtiments construits avant 1975, époque où les réglementations d’isolation étaient inexistantes.

La classification distingue les logements F, avec une consommation entre 330 et 420 kWh/m² par an, des logements G qui dépassent 420 kWh/m² par an. Ces habitations présentent généralement une mauvaise isolation thermique des planchers, combles, murs et fenêtres, des systèmes de chauffage obsolètes et l’absence de ventilation mécanique contrôlée. Les occupants subissent des factures énergétiques élevées, des difficultés de chauffage en hiver et des problèmes d’humidité.

Qu’est-ce qui caractérise une passoire énergétique

Une passoire thermique se reconnaît à plusieurs signes distinctifs qui impactent directement le confort et le budget des occupants. Ces logements affichent une consommation énergétique excessive due à des défaillances multiples dans leur conception et leur entretien. L’isolation déficiente constitue le premier problème, touchant l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment.

Les ponts thermiques représentent des zones de déperdition importantes, particulièrement visibles au niveau des jonctions entre murs et planchers. Les fenêtres à simple vitrage ou mal étanchéifiées laissent s’échapper la chaleur en hiver et pénétrer la chaleur en été. Les systèmes de chauffage surannés, souvent non pilotables, fonctionnent en permanence sans optimisation possible.

L’humidité constitue un indicateur révélateur de ces dysfonctionnements. Elle se manifeste par la formation de condensation sur les surfaces froides, l’apparition de moisissures dans les angles et une sensation d’inconfort permanent. Ces phénomènes résultent d’une ventilation insuffisante et d’une isolation thermique défaillante qui créent des variations importantes de température.

Classe DPE Consommation (kWh/m²/an) Émissions CO2 (kg eq/m²) Statut
F 330 à 420 Plus de 70 Passoire thermique
G Plus de 420 Plus de 100 Passoire thermique
E 231 à 330 51 à 70 Future passoire (2034)

Nouvelles réglementations pour la location des logements énergivores

Le calendrier d’interdictions progressives transforme radicalement le marché locatif français. Depuis le 1er janvier 2025, tout logement mis en location doit présenter au minimum un classement DPE F pour être considéré comme décent. Les propriétaires de logements classés G ne peuvent plus les proposer à la location sans réaliser préalablement des travaux de rénovation énergétique.

Cette évolution réglementaire s’étendra progressivement aux autres classifications. En France hexagonale, les logements classés F seront interdits à la location à partir de 2028, suivis des logements classés E en 2034. Les territoires d’sans compter-mer bénéficient d’un calendrier adapté : interdiction des logements G en 2028 et des logements F en 2031.

Les locataires actuels disposent de nouveaux droits pour améliorer leur situation. Lors de la reconduction de leur bail, ils peuvent exiger la réalisation de travaux de mise aux normes énergétiques. En cas de refus du propriétaire, un juge peut imposer ces travaux de rénovation. Parallèlement, les loyers des logements F et G sont gelés depuis août 2022 en France métropolitaine, sans possibilité d’indexation ou de réévaluation.

Pour faire valoir leurs droits, les locataires doivent signaler par courrier recommandé les signes de non-conformité énergétique de leur logement. Ils peuvent réclamer un DPE valide et contester les conditions de décence de leur habitation. Cette démarche s’avère particulièrement importante lors des renouvellements de contrats de location.

Passoire thermique : règles et conseils pour les logements classés F ou G

Impact sur la vente des biens immobiliers énergivores

La vente des passoires thermiques fait l’objet de nouvelles obligations depuis avril 2023. Tout propriétaire souhaitant céder un bien classé F ou G doit fournir un audit énergétique complet, document plus détaillé qu’un simple DPE. Cet audit, d’un coût compris entre 800 et 1 000 euros, inclut une estimation précise des travaux de rénovation nécessaires et un guide des aides financières disponibles.

Les annonces immobilières doivent obligatoirement mentionner l’étiquette énergétique du logement. Pour les biens classés F à G, une mention spécifique indique que le logement présente une consommation énergétique excessive. Cette transparence permet aux acheteurs potentiels d’anticiper les investissements nécessaires pour améliorer les performances énergétiques.

La valeur marchande des passoires thermiques subit une décote significative. Les propriétaires se trouvent contraints de baisser leurs prix de vente ou d’entreprendre des travaux de rénovation pour maintenir l’attractivité de leur bien. Cette situation reflète l’évolution des attentes des acquéreurs, de plus en plus sensibles aux questions énergétiques et environnementales.

Solutions de financement pour la rénovation énergétique

Plusieurs dispositifs d’aides financières accompagnent les propriétaires dans leurs projets de rénovation énergétique. MaPrimeRénov constitue l’aide principale, accessible aux propriétaires occupants et bailleurs sous conditions de ressources. Les Certificats d’économies d’énergie permettent d’obtenir des primes supplémentaires auprès des fournisseurs d’énergie.

L’Éco-PTZ facilite le financement des travaux grâce à un prêt à taux zéro, remboursable sur une durée pouvant atteindre 20 ans. Ma Prime Logement Décent s’adresse spécifiquement aux propriétaires bailleurs souhaitant remettre leurs biens aux normes de décence énergétique. Ces aides peuvent se cumuler pour réduire significativement le reste à charge.

Les priorités de rénovation s’organisent selon une logique d’efficacité énergétique :

  1. Isolation thermique des combles, murs et planchers
  2. Remplacement des menuiseries extérieures
  3. Installation d’un système de chauffage performant
  4. Mise en place d’une ventilation mécanique contrôlée
  5. Traitement des ponts thermiques

Les Agences Départementales d’Information sur le Logement (ADIL) accompagnent gratuitement les propriétaires dans leurs démarches. Elles fournissent des informations personnalisées sur les aides nationales et locales disponibles, facilitant ainsi la prise de décision et l’optimisation du plan de financement des travaux de rénovation énergétique.

Jérémie Rodrigues